Le 15 septembre 2021
L’actualité littéraire des membres du Parlement des écrivaines francophones
Hyam Yared : « Implosions »
Editions des Equateurs, août 2021
« Le 4 août 2020 à 18 heures et 7 minutes, la narratrice se voit propulsée sous le bureau de sa thérapeute. Elle est à quatre pattes, entre son mari et leur psy. Une bombe vient de ravager Beyrouth. Une apocalypse. Et le scénario en train de se produire dans ce cabinet : celui d’un couple en déliquescence. La narratrice est une affranchie. Elle veut vivre tout de suite et tout à la fois. Être mère, épouse et écrivaine, « beauvoirienne » et pondeuse multi-récidiviste. Plutôt que de choisir, elle a embrassé la multitude : femme remariée, mère de cinq filles, auteure de nombreux livres, écartelée entre Beyrouth et Paris, entre sa soif d’écriture et ses maternités, entre la joie de l’enfantement et l’instinct de fuite. Son énergie vitale est ce prix, c’est une bombe à retardement. Comme son couple, tiraillé entre un homme analyste et une femme guidée par les méandres de l’écriture. En bref, « la rencontre d’une centrale nucléaire avec une éolienne ». Comme cette ville qu’est Beyrouth, fendue, divisée, sectionnée de toutes parts, par les guerres, les rancœurs entretenues, jusqu’à cette ultime désintégration. La narratrice n’a plus que l’écriture pour consolation. Elle prend la plume à bras le corps et nous offre un récit d’une puissance inouïe où se reflètent jusqu’au vertige l’explosion de la ville et la déflagration intime, la dérive orwellienne de notre planète et l’hyper-connexion des êtres humains qui évoluent désormais « en distanciation sociale ». On retrouve le style plein d’humour et de rage de vivre de Hyam Yared, ses réflexions sur le sens de nos vies, la sexualité, le couple, la maternité, l’inadaptation au monde délirant dans lequel nous vivons… et l’amour qui triomphera toujours de la fin du monde. »
« Hyam Yared dénonce sans concession les disfonctionnements du Liban. Dans son nouveau roman, avec humour et poésie elle revient sur la descente aux enfers qui a suivi la tragédie du 4 août 2020. »
Le Figaro, 3 août 2021
« Dans un récit déchaîné, écrit très vite dans le chaos de l’effondrement de Beyrouth, l’écrivaine Hyam Yared entremêle la douleur de son pays et la sienne, les traumatismes collectifs et l’apocalypse personnelle. »
Libération, 19 août 2021